Une solution moins onéreuse pour polluer moins, ou du moins permettant d'étaler l'investissement sur toute la durée de vie du véhicule, consiste à utiliser les "carburants renouvelables". Issus de matières premières recyclées, ceux-ci sont plus chers au litre que les carburants issus des matières fossiles ; cependant, leur cycle de production "depuis l'extraction jusqu'au moteur" émet moins de CO², et ne nécessitent ni d'investir dans de nouveaux véhicules adaptès, ni d'y adapter les véhicules existants.
Il y a un an ou deux, Porsche a investi dans la mise en place d'une raffinerie d'essence synthétique située au Chile. Aujourd'hui, je découvre avec joie que l'on peut produire du diesel durable, notamment grâce à l'alliance de plusieurs entreprises spécialisées.
[gras]Neste, Altens et Bolloré Energy s’allient pour le diesel renouvelable
Dans le cadre du salon Solutrans, qui s’est déroulé à Lyon du 21 au 25 novembre derniers, Neste a signé deux partenariats avec Altens et Bolloré Energy pour la distribution du Neste MY Renewable Diesel sur le marché français à partir de 2024.
Neste, Altens et Bolloré Energy insistent d’ailleurs sur le fait que si la France veut atteindre les objectifs fixés par le gouvernement dans le cadre de la loi Énergie-Climat et de la Stratégie Nationale Bas Carbone, tout en respectant les objectifs européens, elle doit prendre en considération toutes les solutions disponibles pour lutter contre le dérèglement climatique. Cela nécessite de renforcer sa stratégie pour l’énergie électrique et hydrogène, mais aussi d’adopter les biocarburants et carburants liquides bas carbone.
Neste produit ainsi du diesel renouvelable à partir de matières premières 100% renouvelables, dont plus de 90% étaient en 2022 issues de déchets et de résidus.
Le Neste MY Renewable Diesel contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 90%, lorsque les émissions du carburant sont comparées à du diesel fossile sur l’ensemble de leur cycle de vie.
Rencontre avec Johannes Hartig, directeur des ventes marché européen.
CBN : Comment organisez-vous la distribution de votre diesel renouvelable sur le marché français ?
JH : Nous sommes présents dans l’Hexagone depuis une dizaine d’année, même si nous n’avons pas de réseau de distribution en propre et que nous nous appuyons sur des distributeurs locaux. C’est dans ce cadre que se situe notre nouveau partenariat avec Altens et Bolloré Energy, qui consistera en une mise en commun de la distribution de notre carburant en France. Nous sommes convaincus que notre carburant Neste MY répond aux ambitions des autorités organisatrices de transport et des opérateurs de transport, qui pourront décarboner leurs flottes sans investissements trop lourds et sans modification des véhicules du parc ou de leurs structures d’exploitation. Nous estimons d’ailleurs que le marché français pour ce type de carburant représente plus ou moins 5 millions de m3.
CBN : Quel est le surcoût de votre Neste MY ?
JH : Le surcoût doit être calculé en termes de coût total de la décarbonation. Et au final, celui-ci s’avère tout à fait supportable, notamment grâce à l’absence de surcoût en matière d’infrastructure. Autres points qui jouent en la faveur du Neste MY : sa haute performance grâce à un indice de cétane élevé, sa résistance aux températures extrêmes et sa remarquable tenue dans le temps, nos laboratoires ayant déjà pu constater qu’il n’y avait aucune altération du carburant 10 ans après sa production et son stockage. Preuve des qualités de notre diesel renouvelable, les armées commencent d’ailleurs à s’y intéresser.
CBN : Quelle place pourra jouer votre carburant dans le cadre de la politique de verdissement des transports menée à l’échelle européenne ?
JH : Nous sommes bien sûr des adeptes du mix-énergétique, car nous pensons qu’en 2040, le développement de véhicules électriques ne permettra de décarboner concrètement qu’un quart du transport européen. L’utilisation d’un carburant comme le nôtre participe donc d’un ensemble de solutions. Nous pensons par ailleurs qu’il ne faut surtout pas attendre 2035, et la fin du moteur thermique, pour recourir au Neste MY. Preuve que nous commençons à être entendus, notre marque connait un véritable essor et est présent dans de nombreux pays de l’Union européenne, la Finlande bien sûr, mais aussi aux Pays-Bas, en Belgique, Allemagne, etc.
Un autre axe majeur de recherche et d'investissement, la production d'hydrogène vert, a vu apparaitre un nombre important d'innovations et même d'inventions durant les dernières années. Là, c'est un spécialiste français de l'électrolyse, qui s'allie au groupe tout aussi français St-Gobain :
Hydrogène : Gen-Hy signe un partenariat avec Saint-Gobain Solutions
Gen-Hy, start-up française proposant des solutions de production d’hydrogène vert, vient d’annoncer l’entrée à son capital et la signature d’un partenariat stratégique avec Saint-Gobain Solutions Haute Performance.
Cet accord vise à lancer un programme de recherche commun pour développer et industrialiser à grande échelle de futures générations de membranes AEM (Anion Exchange Membrane).
Pour produire de l’hydrogène vert, Gen-Hy retient la méthode de l’électrolyse de l’eau. Afin de trouver une solution bas carbone, à haut rendement énergétique avec le plus faible coût de revient, Gen-Hy a développé ses propres membranes AEM qui améliorent les rendements de l’électrolyse.
« Gen-Hy obtient des rendements de plus de 85% avec une haute pureté d’hydrogène, sans utilisation de matériaux rares », explique l’industriel.
Avec ce partenariat, Gen-Hy devrait bénéficier des compétences reconnues de Saint-Gobain dans les céramiques et la production de polymères qui composent les membranes AEM et devrait « pouvoir explorer de nouveaux matériaux et procédés d’élaboration ».
L’objectif à terme est d’augmenter les rendements, baisser les coûts de production et monter en puissance sur les stacks d’électrolyseurs pour la production d’hydrogène vert.
Source des deux articles : https://caretbusnews.fr/