Monologue littéraire

[Yann]

Maya de Jostein Gaarder traduit par Hélène Hervieu, chez Points

Jostein Gaarder est un habitué des contes philosophiques, et je me rappelle avoir été enchanté par le Monde de Sophie.
Maya nous renvoie aux origines de la vie, et aux différentes réflexions qui en découlent : la place de l'Homme sur Terre, le sens de notre vie, ...
C'est très intéressant, et le fait de vulgariser ainsi certaines théories et philosophies mérite d'être salué.
Mais la construction du livre est pour le moins tordue, et s'y retrouver se révèle plutôt ardu. C'est dommage, car le style est envoûtant et on sent que l'auteur déborde de l'enthousiasme du scientifique ravi de partager son savoir.

Yann

[Yann]

La tête en friche de Marie-Sabine Roger chez La Brune de Rouergue

Ah, voilà un livre que j'aime !
Que j'aime quand le savoir se conjugue avec simplicité et humanité.
Une humanité résolument positive, malgré toutes les souffrance qu'elle peut endurer...
Le style est drôle, érudit sans être méprisant, plein de poésie et de charme, enivrant comme un Muscat sucré et doré et l'on se dit que oui, mille fois oui, la vie est belle.

Je m'en vais voir le film, même si j'ai du mal à imaginer Depardieu dans ce rôle !

Yann

[Yann]

On va où, papa ? de Jean-Louis Fournier chez Stock

Un roman sous forme de petites brèves d'une ou deux pages, qui raconte le quotidien d'un père avec ses deux enfant handicapés.
C'est drôle, simple, parfois choquant (mais c'est un peu le but de l'auteur), remarquablement bien tourné et surtout très largement autobiographique.
Mais il y avait un petit quelque chose qui me dérangeait. Du coup, en farfouillant sur le net, je suis tombé sur le blog de l'ex-femme de l'auteur qui tient à rétablir certaines vérités dont le livre nous donne l'impression que l'auteur les tient pour absolues.

Yann

[Yann]

Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda chez Le Dilletante

Ah, voilà encore un grand bol d'air frais, un roman qui fait du bien.
Loin d'édulcorer la réalité, l'auteur nous donne quand même une leçon d'espoir.
Alors que tout semble compromis pour les personnages, aux parcours aussi dissemblables mais réunis dans la même galère, une sorte d'émulation collective permet de les rassembler et de les tirer vers un bonheur qui leur semblait interdit.

J'ai beaucoup aimé, je ne l'ai pas laché bien longtemps d'ailleurs tellement j'étais plongé dedans.

Yann

[Yann]

Une chance de trop [No second chance] d'Harlan Coben, chez Belfond, traduit par Roxane Azimi

Un polar pour changer, que m'a conseillé un collègue. Alors oui, ça se lit bien, c'est intriguant, palpitant, captivant, original et très bien écrit ... mais ça reste pour moi un polar à la sauce US, un bon moment de divertissement mais c'est tout. J'attends un peu plus d'un bouquin...
Quoique que le passage sur le plouc bouseux membre de la NRA qui a trouvé sa femme serbe sur Internet (Katarina, tiens tiens ) et qui en fin de compte donne des leçons de vie au médecin new-yorkais donnant dans l'humanitaire (chirurgien plastique qui reconstruit le visage des mutilés de guerre ou autre...), j'ai trouvé ça pas mal !

A lire pour reposer son cerveau...

Yann

[Yann]

Là-haut, tout est calme [Boven is het stil] de Gerbrand Bakker, traduit par Bertrand Abraham chez Folio

Voilà un livre qui me fait aimer encore plus l'autre pays du fromage (l'histoire se passe dans la campagne du côté d'Edam ).

Un vieux paysan célibataire se retourne sur son passé, tout ce qui l'a conduit à sa situation actuelle et petit à petit, prend un tournant décisif pour la suite de sa vie.
Une réflexion à la fois légère comme une plume de corneille et profonde comme la persévérance d'une vache laitière...
Qui dicte nos actions ? Le bonheur n'est-il pas finalement plus accessible que ce que l'on croyait ?
Parfois, un simple coup de peinture peut repeindre le gris de l'existence, le hasard (ou Dieu ?) faisant le reste...

Yann

[Yann]

Les Jeudis de Charles et Lula de Marie Cadinal chez Grasset

J'avais lu il y a bien longtemps La clé sur la porte du même auteur et j'en ai gardé un bon souvenir, une atmosphère légèrement baba-cool.
Dans les Jeudis de Charles et Lula, on retrouve un peu cette ambiance, mêlée à une réflexion sur le temps qui passe, de l'influence des convictions de notre jeunesse sur les sentiments de notre vieillesse.
Un tendre conte, qui nous fait voyager doucement sur les rives de la vie, jamais vraiment linéaires mais qui malgré tout suit le même dessein.

Yann

[Yann]

Falaises d'Olivier Adam chez Points

Voilà un auteur qui a suscité pas mal de commentaires à ma bibliothèque, je m'y suis donc intéressé.

Débutant par une douce symphonie, le rythme s'en va crescendo vers une mer agitée où les soubresauts de la vie donnent finalement au narrateur cette incroyable force de vivre et de transmettre son expérience, notamment vers sa fille.
Un hymne fort, parfois violent, mais où l'amour et la tendresse finissent par sortir vainqueurs.
J'ai aimé !

Yann

[Yann]

Été Indien [Indian summer] de Jens Christian Grøndahl aux Éditions du Serpent à Plumes, traduit par Alain Gnaedig

Nous voilà plongés dans les milieux artistiques et intellectuels danois, dans cette œuvre désarticulée, dont la trame n'est pas toujours facile à cerner (un parti pris de l'auteur, je pense).
Un peu comme si on se retrouvait dans l'esprit embrumé des grands artistes, dont le rapport à la société est souvent difficile mais dont l’œuvre au final touche aux points les plus sensibles de l'âme humaine.
Au final, le sentiment dominant est un mélange de sourde colère et d'audace aiguisée...

Yann

[Yann]

Métro pour l'inconnu de Maurice Limat, chez Fleuve Noir

J'avais envie de changer un peu, et me replonger dans de la SF pure et dure, avec des extra-terrestres et des vaisseaux spatiaux...
Et en parcourant les rayons, je suis tombé sur ce titre dont le premier mot m'a interpelé !

Au bout de 2 pages, je savais à quoi m'en tenir : un pseudo-écrivain qui cherche à raconter une pseudo-histoire avec des pseudo-effets de style, mais une vraie imagination à faire peur.
A oublier...

Yann