La rose pourpre et le lys [The grimson petal and the white] de Michel Faber traduit par Guillemette de Saint-Aubin, aux éditions de l'Olivier
Wa, wa, wa ! Quel livre, mais quel livre incroyable !
Ce très gros pavé de plus de 1100 pages (pas pratique dans le RER...) représente l'oeuvre de toute une vie, comme si l'auteur, au fil des 25 années qu'a duré l'écriture, avait patiemment instillé au fil des pages chaque goute de son sang, de sa sueur, de ses peurs et des ses fantasmes, de ses joies et de ses tourments.
Michel Faber, à la fois Hollandais, Australien et Ecossais, nous invite à découvrir un autre monde. Mieux que ça, il nous guide, d'abord à tâtons dans l'obscurité et le brouillard de cet univers étrange, puis au fur et à mesure que la lumière se fait, que l'on prend ses repère, quand tout devient grandiose et féérique, nous fait valser au rythme trépident et irrégulier d'un coeur qui s'emballe, s'enthousiasme, se frustre, se protège et s'extasie.
Pourtant, ce n'est "que" l'histoire d'une prostituée, au parcours et à la vie inhabituelle, dans un Londres de la fin du XIXème siècle où l'Histoire moderne lance son train inéluctablement, happant au passage ceux qui peuvent monter, écartant les autres, balayant les restes d'une époque révolue. Mais ce récit se révèle être un incroyable observatoire des relations hommes-femmes, du pouvoir des uns sur les autres et des rouages sociaux qui, 150 ans après, n'ont pas évolué tant que ça...
En un mot : jouissif !
Yann