
Bus hydrogène : pourquoi Pau fait marche arrière ?
Une technologie éprouvée mais trop difficile à maintenir compte tenu des coûts et des progrès de l’électrique. Alors qu’elle était en septembre 2019 l’une des premières collectivités en France à s’équiper de bus à hydrogène, l’agglomération de Pau fait finalement machine arrière. Au total, 8 bus à haut niveaux de service, bientôt complétés par quatre autres, circulent depuis 4 ans sur le territoire palois.
« On a montré que cela pouvait marcher » explique Jérémie Neillo, chef d’exploitation des transports publics de l’agglo, à La Gazette des Communes. Après plus d’un million de kilomètres parcourus et cinq millions de passagers transportés, ce dernier reconnait toutefois avoir essuyé les plâtres. « La station de production a plus de problèmes que prévu et les bus ont plein de toutes petites pannes. Quant à moi, j’y passe les trois quarts de mes journées alors que ce n’est que l’une des 17 lignes ! » explique-t-il.
Si l’électrique avait jadis été écarté au profit de l’hydrogène pour des questions d’autonomie et de capacités de rechargement, les progrès liés aux batteries ont conduit l’agglo à reconsidérer la technologie.
Aujourd’hui, l’agglo s’est orientée vers l’acquisition de 8 bus électriques par an sur les dix prochaines années. « L’hydrogène serait trop lourd à gérer » reconnait le responsable de l’agglo.
Au-delà des progrès de l’électrique à batterie, c’est aussi le coût de la technologie qui a conduit l’agglo à réorienter sa stratégie. Les bus à hydrogène du réseau Fébus avaient été largement subventionnés. Sur 15 millions d’euros d’investissement, 9 avaient été couverts par l’Europe, l’ADEME et la Région. Aujourd’hui, les aides sont beaucoup moins généreuses, reconnait Jérémie Neillo.
Un investissement initial auquel s’ajoute la flambée des prix de l’électricité utilisée pour produire l’hydrogène vert nécessaire au fonctionnement des bus. Résultat : une facture qui flambe, passant de 200 à 300 k€ à 400 k€.
Pau n'est pas la première collectivité à abandonner l'hydrogène pour des questions financières. En 2022, la Métropole Montpellier avait aussi choisi de laisser de côté la technologie.
Source : https://www.h2-mobile.fr/actus/bus-hydr ... e-arriere/