Le Parisien a écrit:Elles vont notamment favoriser la desserte de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Réunis ce vendredi 26 mai en séance plénière, les élus du conseil départemental du Val-d’Oise ont voté le lancement de la concertation publique en vue de la création de trois nouvelles lignes de bus à haut niveau de service (BHNS), qui circuleront en partie en site propre dans l’est du département. La consultation aura lieu du 5 juin au 1er juillet, et comprendra notamment six réunions publiques.
À terme, les nouvelles lignes devraient donc rallier Goussainville (La Plaine) au parc des Expositions de Villepinte en Seine-Saint-Denis (13 stations sur 11 km), Villiers-le-Bel (la Cerisaie) à l’aéroport (5 stations sur 3,4 km), dans le prolongement de la ligne 20 existante, et la gare de Garges-Sarcelles à l’aéroport (10 stations sur 13 km). Les temps de trajets seront de 30 à 50 minutes selon le tronçon.
« Ces lignes sont une compensation obtenue après l’annulation il y a quelques années du projet de barreau de Gonesse (liaison ferroviaire entre les RER D et B), explique Philippe Rouleau, vice-président (LR) du département délégué aux transports. L’objectif est d’avoir plus de bus, et qu’ils soient plus rapides. On va gagner dix minutes par ligne. Elles desserviront des zones d’emploi, des nouveaux quartiers, ou encore des quartiers en rénovation urbaine. » « Les usagers devaient jusqu’ici emprunter des lignes régulières dans le flot de la circulation, précise Marie-Christine Cavecchi, présidente (LR) du département. C’était plus long. »
Des horaires adaptés à l’activité de l’aéroport
Ce sont 70 000 voyageurs qui seraient concernés par ces trois nouvelles lignes, et 200 000 par le projet en général. D’autres lignes déjà existantes devraient en effet pouvoir emprunter les nouveaux aménagements. La fréquence va également augmenter, et les nouveaux véhicules circuleront toutes les dix minutes, de 5 heures du matin à minuit et demi. Des plannings adaptés, notamment, aux horaires décalés des salariés de l’aéroport.
Aujourd’hui, seules 13 % des personnes travaillant sur la plate-forme habitent dans le Val-d’Oise, en raison notamment du manque de transports. « Cela va participer à rendre plus attractif ce pôle d’emploi », espère Philippe Rouleau. Ce que confirme Jean-Philippe Delcourt, directeur territorial du Val-d’Oise chez Pôle emploi. « Aujourd’hui, c’est une gageure d’aller en transports en commun sur la plate-forme de Roissy, souligne-t-il. Or, des villes comme Garges et Sarcelles sont les plus touchées par le chômage de longue durée, c’est là que l’on compte le plus de bénéficiaires du RSA », ajoute-t-il.
« Pour les automobilistes, ça va être encore plus galère »
Preuve du besoin important concernant ces aménagements, la décision a été votée à l’unanimité. « Développer des transports collectifs, c’est toujours une bonne chose, résume en aparté Cédric Sabouret, coprésident du groupe d’opposition et élu (PS) du canton de Villiers-le-Bel. Après il faudra être vigilant sur les calculs des temps de trajet, et les délais de mise en œuvre. »
La durée du voyage constitue la priorité pour de nombreux usagers comme Radwan, habitant du quartier des Cholettes, à Sarcelles, croisé ce jeudi. « C’est une super nouvelle, salue le jeune homme de 18 ans. Actuellement en partant de la gare de Garges Sarcelles, je mets 50 minutes pour aller à Roissy. Si je peux gagner 10 minutes, c’est positif. Aujourd’hui, je rejoins un copain qui passe un entretien à Roissy. Il a prévu une heure de trajet, car on ne sait jamais comment ça roule. »
« C’est peut-être une bonne nouvelle pour les usagers des bus, mais pour les automobilistes, ça va être encore plus galère, pointe de son côté Nicolas, habitant de Seine-et-Marne. Je travaille dans le BTP et, de chantier en chantier, on se déplace en voiture. Moins de files de circulation, ça veut dire plus de temps sur la route. Les livreurs se plaignent déjà de ces couloirs réservés aux bus. »