Monologue littéraire

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Pacificelectric
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Yann a écrit:
Extension du Domaine de la Lutte - Michel Houellebecq - 30/07/2008


C'est le premier Houellebecq que j'ai lu... et le dernier! Ce bouquin m'a vraiment pris aux tripes mais curieusement après cela Houellebecq a été emporté par la gloire et je n'ai plus eu envie de le lire. Aujourd'hui il est tellement médiatique qu'il remplirait facilement le stade de France mais à ses débuts, il n'attirait pas les foules. J'ai assisté à une petite conférence qu'il a donnée à la FNAC des Halles peu après la sortie d'Extension du domaine de la lutte, présentée par Michel Polac, nous étions dix pelés dans la salle! Je crois qu'il sort un nouvel opus à la rentrée, ça promet des étincelles....
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Nico a écrit:J'ajouterais bientôt ma petite contribution, je suis en train de finir Tout est sous contrôle de Hugh Laurie ;)


Je le vois pas mal circuler dans le RER, et il sort souvent à la bibli, j'attends ton avis avec impatience !

Au fait, vous saviez que Hugues était le père de ...

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:D :D

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andrei a écrit:Mickhaïl Boulgakov : La Locomotive ivre, éditions Le livre de poche, traduit par Renata Lesnik.

Né en 1891, Boulgakov a survécu à la révolution bolchévique, a été mis à l'index par Staline, et il est mort en 1940 à Moscou. L'auteur s'est illustré par quelques romans (dont deux chefs d'œuvre : La garde blanche, et Le maître et Marguerite), quelques pièces de théâtre, et par une foultitude de nouvelles plus ou moins inspirées. Son style est marqué par un humour féroce et par une humanité tout ce qu'il y a de plus "(grande) âme russe".

La locomotive ivre est un recueil de récits satiriques publiés dans la presse soviétique des années 20 - 30. De qualité inégale, ces brèves nouvelles dépeignent la société soviétique sous la terreur stalinienne, avec l'ironie nécessaire pour rendre supportable l'invivable. Les heureux lecteurs qui n'ont pas vécu sous une dictature communiste auront un peu de mal à comprendre et l'humour, et les situations décrites...


Effectivement, j'ai lu il y a quelques années Le Maître et Marguerite, et ça reste pour moi un véritable chef d'œuvre et l'un de mes bouquins préférés !
La crise du logement soviétique y est d'ailleurs aussi évoquée. Mais c'est surtout son côté surréaliste qui m'a fascinné, du pur génie.

andrei a écrit:Pendant qu'on y est, je propose aux contributeurs de nommer l'éditeur et le traducteur des ouvrages décrits.
N'oublions pas que sans le traducteur, il faut sacrément s'accrocher pour lire un livre dans une langue inconnue :lol: :D :p


C'est noté. Ayant une pensée pour les traducteurs, et n'oublions pas les traductrices :lol: :lol:

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Pacificelectric a écrit:C'est le premier Houellebecq que j'ai lu... et le dernier! Ce bouquin m'a vraiment pris aux tripes mais curieusement après cela Houellebecq a été emporté par la gloire et je n'ai plus eu envie de le lire. Aujourd'hui il est tellement médiatique qu'il remplirait facilement le stade de France mais à ses débuts, il n'attirait pas les foules. J'ai assisté à une petite conférence qu'il a donnée à la FNAC des Halles peu après la sortie d'Extension du domaine de la lutte, présentée par Michel Polac, nous étions dix pelés dans la salle! Je crois qu'il sort un nouvel opus à la rentrée, ça promet des étincelles....


Je ne sais pas si tu étais déjà là sur l'ancien forum, où j'avais posté mon commentaire :
http://forum.aceboard.net/5699-331-5325 ... -ecole.htm

C'est aussi certainement le dernier livre de Houellebecq que je lirai, mais pas pour les mêmes raisons.

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Fou de la marche de Jacques Lanzmann, chez Robert Laffont (pas de traducteur... :evil: )

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Mouais, bof...

J'ai retrouvé le style, la fougue, la truculence de Lanzmann que j'avais découverts dans La baleine blanche.
Mais là, c'est un peu fourre-tout, ça part dans tous les sens. En trame, il y a une réflexion sur la marche, mélangée avec des extraits de ses romans, des anecdotes et des photos de ses randonnées à travers le monde.
Et en bonus à la fin, un document brut enregistré lors d'une marche de 24h.

On sent une exaltation, une volonté de partager son bonheur de marcher, mais, soit c'est un livre bâclé à la vite, soit il ne trouve pas l'habileté qu'il manie dans ses romans pour exprimer son vécu, livrer ses états d'âme.

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andrei
 
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Yann a écrit: j'ai lu il y a quelques années Le Maître et Marguerite, et ça reste pour moi un véritable chef d'œuvre et l'un de mes bouquins préférés !
La crise du logement soviétique y est d'ailleurs aussi évoquée. Mais c'est surtout son côté surréaliste qui m'a fascinné, du pur génie.


On est d'accord là-dessus :wink: Je te recommande "La Garde Blanche", roman d'une grande humanité, et "Les oeufs fatidiques", qui flirte avec le fantastique.

Bon, revenons-en à nos dernières lectures en date.

Pot-bouille d'Emile Zola (pas de maison d'édition, puisque l'oeuvre est dans le domaine public...)

J'y ai retrouvé le style sublime et l'art consommé de la narration, qui m'ont enchanté dans L'Assommoir et Nana. Néanmoins, l'intrigue est plus linéaire, sans l'exaltation de l'ascension, et le tragique de la course à l'abîme, qu'on trouve dans l'Assommoir. Zola nous décrit la vie des familles de la petite bourgeoisie parisienne, logées dans un immeuble hausmannien de la Rue de Choiseul, durant les dernières années du Second Empire. Tous n'ont que les mots "dignité", "morale", "honnêteté" et "droiture" à la bouche. Mais, en grattant supérificiellement le lustre de la vertu, on découvre des abîmes de vice, d'égoïsme et de parjure, et un mépris souverain pour les couches populaires de la société. C'est une oeuvre poignante, prennante, que vous laisse pantelant devant tant d'infamie.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pot-Bouille

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Tendre est la nuit [Tender is the night] de Francis Scott Fitzgerald (1934), chez Belfond. Traduit par Jacques Tournier

Voilà un roman bien intriguant au premier abord : autre époque, autre point de vue (l'aristocratie américaine qui vit en Europe), tout est plutôt déroutant, même le style et la façon dont est construit le livre.
Mais cela reste une œuvre magistrale, dans laquelle l'auteur nous emmène là où il le souhaite, dans les arcanes de la psychologie et les métastases de l'esprit humain.

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Pinot
 
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Bonjour,

2 livres que je vous recommande et que j'ai dévorés cet été :

- "La Place" et "Les années" de Annie Ernaux . Cette ancienne prof de français nous décrit la société d'après guerre et des Trente Glorieuses sur le plan sociologique. Elle nous dépeint la société où l'enfant n'avait pas son mot à dire, puis celle de l'enfant roi et de la libération des mœurs, des rapports parents/enfants ou élèves/profs.
Style remarquable pour un thème au combien passionnant!
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andrei
 
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Le Nazi et le Barbier, de Edgar Hilsenrath, aux Editions Attila, Paris. Traduit par Jörg Stickan et Sacha Zilberfarb.

Hilsenrath m'avait intrigué avec Fuck America, roman un peu trash racontant le parcours d'un écrivain en herbe, fraîchement débarqué à New York dans les années 50. J'avais beaucoup apprécié son style vif et drôle, et nettement moins son obsession sexuelle omniprésente et tournant parfois au trash.

Bref, je m'attendais à un traitement de la Shoah dans le même style. Eh bien, surprise totale, et très forte émotion ! Le sujet, un génocidaire nazi se faisant passer pour un juif, réfugié en Israël et devenu philo-sémite au long des années, est délicat et peut paraître racoleur. C'est là que Hilsenrath dévoile ses qualités d'écrivain : il se garde bien de tomber dans le grandiloquent, et garde un ton à la fois léger et très juste. Je ne m'attendais pas à tant de profondeur psychologique, et à une telle capacité d'émouvoir le lecteur. Le bourreau nazi devenu vétéran de Tsahal, rongé par la culpabilité et les remords, incapable de se trouver d'excuses ou de justifier ses méfaits, est un personnage fort, complexe, et tout à fait à la hauteur de Lord Jim de Conrad.

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andrei
 
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Bill the Kid, ma fabuleuse enfance dans l'Amérique des années 1950, de Bill Bryson, aux éditions Payot & Rivages. Traduit par Julie Sibony.

L'auteur nous livre des souvenirs de son enfance, classés en chapitres thématiques ("Sexe et autres réjouissances", "Comment naissent le superhéros", etc). L'ouvrage me concerne au plus haut degré, puisque je suis passionné par l'esthétique et le mode de vie américains des années 5O. A l'époque, la société n'était pas encore complètement gangrenée par le Dieu Dollar ; la consommation frénétique n'était pas encore devenue le but même de l'existence. Les villes avaient encore un vrai centre, avec des magasins et des restaurants attirant fêtards et promeneurs, et bénéficiaient toutes d'un réseau de bus, trolleybus ou tramways. C'est une belle et savoureuse description de ce monde à part, avec ses très bon côtés et ses côtés sombres (quasi-apartheid, militarisme effréné, etc), vu par les yeux d'un enfant, et analysés par l'écrivain adulte et lucide.

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