Monologue littéraire

[Yann]

Belle du Seigneur d'Albert Cohen



Un grand classique des années 60, un lourd pavé qui recèle bien des surprises. Déjà par la forme : alors que je m'attendais à un récit plutôt conventionnel, c'est au contraire un enchaînement de styles de narration assez différents, parfois déroutants (un chapitre entier sans aucune ponctuation…) mais dont il faut louer la grande qualité littéraire.
Ensuite, l'histoire : un amour passionnel, un adultère qui se transforme progressivement d'un conte de fées en quelque chose de … différent. Portée par des personnages hauts en couleurs, aux personnalités exacerbées, elle nous fait voguer au milieu des années 30 au fil d'un voyage insensé.
Et puis j'ai beaucoup aimé la vision corrosive du fonctionnement de la SDN, depuis les simples fonctionnaires jusqu'aux hautes sphères plus friandes de mondanités que de véritables missions.
Un vrai monument de la littérature !

Yann

[Yann]

Les ciels de la baie d’Audierne d'Hervé Jaouen (version audio)



Un vrai coup de cœur pour ce roman méconnu ! Calquée sur l'affaire d'Outreau, l'intrigue suit le destin de Mélodie, dont les parents ont été accusés à tort d'abus sexuels sur des enfants. S'en suit une lente destruction de la famille, jalonnée de rencontres plus ou moins heureuses.

J'ai vraiment adoré le style, les mots sont simples et justes, on croirait véritablement que c'est Mélodie qui nous parle, qu'elle nous transmet toutes ses émotions, les plus profondes et les plus intimes, les plus inavouables comme les plus banales et légères. Un vrai régal.

Yann

[OP52]

Les ciels de la baie d’Audierne d'Hervé Jaouen (version audio)
Calquée sur l'affaire d'Ouvreau

Outreau !

[Yann]

Les ciels de la baie d’Audierne d'Hervé Jaouen (version audio)
Calquée sur l'affaire d'Ouvreau

Outreau !

Euh... oui. Pourtant, je l'ai relu 3 fois, mais plus c'est gros, moins ça se voit...
Merci pour ton œil attentif.

Yann

[Yann]

Max de Sarah Cohen-Scali



Lebensborn, ça vous dit quelque chose ? Il s'agissait d'un programme mis en place par l'Allemagne nazie visant à concevoir les futures générations de parfaits aryens. Des jeunes femmes, blondes évidemment, sélectionnées selon des critères physiques et moraux devaient s'accoupler avec des purs aryens, blonds, officiers SS pour la plupart. Et les enfants étaient élevés selon les prescriptions du Führer.
Max, le héros et narrateur de cette histoire, est l'un de ces enfants. Il incarne tellement ce qu'on attend de lui, qu'il se voit en véritable fils d'Hitler. Et même s'il n'est qu'un personnage de roman, c'est vraiment flippant de se dire que tout cela a existé pendant près d'une dizaine d'années.
Une terrible plongée dans une vision du monde en deux couleurs où, malgré toutes ces invraisemblances qui ne pouvaient que heurter la nature humaine, des hommes et des femmes ont réellement cru en l'avènement d'une race supérieure.
Fascinant et gerbant

Yann

[Yann]

Nos étoiles contraires [The fault in our stars] de John Green



Oui, c'est un livre pour ados. D'ailleurs, c'est ma fille qui me l'a réclamé mais elle ne l'a pas lu… Du coup, avant de le rendre à la bibli, j'en ai profité.
Une belle histoire, une belle leçon de vie, des moments émouvants mais qui n'en font pas trop.
Des scènes un peu convenues mais grâce à un style tout en simplicité, avec des passages plein d'humour judicieusement placés, on se laisse porter par le récit de cet amour hors normes.

Yann

[Yann]

Cinq méditations sur la beauté de François Cheng



Cette année dans notre aumônerie, nous nous intéressons à la beauté de la création. Du coup, quand je suis tombé sur ce bouquin dans une librairie (sachant que ça faisait quelque temps que je voulais découvrir François Cheng), je l'ai tout de suite acheté.
Plutôt que des méditations (du moins dans le sens où je l'entends), ce sont des réflexions philosophiques, plus ou moins accessibles. En effet, de par sa double culture, François Cheng mêle l'approche chinoise, essentiellement confucianiste, et la tradition judéo-chrétienne européenne. Si pour l'essentiel ce fut une lecture tout en subtilités, par moment j'ai un peu décroché et je n'ai pas été complètement convaincu par son esthétisme, bien qu'un certain nombre de ses arguments m'ont particulièrement touché.
C'est un beau livre, très bien écrit mais qui mériterait malheureusement une seconde (voire une troisième) lecture pour en apprécier toute la portée.

Yann

[Yann]

Les héritières T1 Aline de Jacques Duquesne (version audio)



Avec cette saga familiale, Jacques Duquesne nous emmène à Lille pendant la première guerre mondiale. Un point de vue intéressant, puisque la ville fut pendant toute la durée du conflit occupée par les allemands et les habitants ont donc vécue une autre guerre que la majorité des français. C'est le principal atout de ce livre, car l'histoire de cette famille de riches industriels du textile qui sert de trame de fond au livre, m'a peu enthousiasmé, même si l'écriture recèle quelques belles pages.

Yann

[Yann]

Contes de la rose pourpre [The apple] de Michel Faber



J'avais trouvé tellement formidable La rose pourpre et le lys que j'ai voulu lire ce recueil de nouvelles qui utilise les même personnages à d'autres époques. Forcément, j'ai été déçu ! En même temps, je ne vois pas comment il aurait pu en être autrement…
Bref, moins de verve, moins de sueur dans ces petites histoires qui se lisent bien toutefois.

Yann

[Yann]

Les larmes d’Esther de Robin



Une BD chrétienne sur laquelle je suis tombé par hasard dans une librairie et dont l'accroche m'a particulièrement plus. Plutôt qu'un énième livre sur la vie de Jésus, l'auteur a choisi de prendre le point de vue de l'un de ses contemporains : Esther, jeune servante dans un village de Galilée. Confrontée aux difficultés de son époque, elle va être touchée par le message du Christ et tout faire pour l'approcher et lui témoigner sa reconnaissance.
Un livre étonnant et vraiment saisissant, qui cherche à coller au message originel des évangiles et à retirer toutes les couches de scories que la religion à déposées depuis. J'aime ces bouquins, et encore plus les BD, qui nous rappellent que l'essentiel n'est pas la manière de croire mais l'objet de cette croyance (si certains par chez nous pouvaient s'en inspirer, quand je vois qu'il y en a qui se prennent la tête si on chante à droite plutôt qu'à gauche…).
Et puis le style est vraiment épuré, le message est bien mis en perspective tout en respectant la "couleur" de l'époque.
Des larmes mais aussi des rires pour ce livre qui nous redit la joie de l'Évangile.

Yann