Monologue littéraire

[Yann]

Les cahiers d'Esther de Riad Sattouf



J'ai découvert Riad Sattouf avec L'Arabe du futur, et j'ai bien apprécié son style. Du coup, j'ai continué dans cette veine.
Cet album est en fait une compilation de pages publiées pendant un an dans un hebdomadaire, où l'auteur raconte le quotidien d'une fille de 10 ans, Esther. D'après ce que j'ai lu, il s'agit de la fille d'un de ses amis, qui lui raconte sa vie à l'école, à la maison, en colonie.
Le résultat est un portrait plutôt saisissant de la jeunesse actuelle (c'est facile pour moi de comparer avec ce que me raconte ma fille, qui a un an de plus), souvent très drôle, parfois cruel et cynique.
Esther est dans une école privée à Paris, mais on se rend vite compte qu'ici comme ailleurs, on trouve les mêmes jeux, les mêmes lois, les mêmes problèmes. J'adore trouver ce genre de permanences, indépendantes du temps et de l'espace. Seul le pouvoir de l'argent rend les choses encore plus terribles...
Et surtout, il ne faut pas se leurrer sur les enfants, ils en savent beaucoup plus qu'on ne pense !

L'auteur a prévu de continuer cette chronique jusqu'aux 18 ans d'Esther, un projet très intéressant que je vais suivre bien entendu (le volume 2 vient de sortir).

Yann

[Yann]

Une si belle école de Christian Signol (version audio)



Les livres de Christian Signol sont toujours aussi vivifiants. Pas beaucoup de surprises, pas de grands idéaux philosophiques, mais des idées simples et profondes, à l'images de ses personnages, déterminés, engagés, fidèles aux valeur de leur famille et de leur terroir. Une bouffée de fraîcheur dans un style toujours aussi agréable.

Yann

[Yann]

La couleur des sentiments [The help] de Kathryn Stockett



Le film tout comme le livre ont été un vrai succès, et avec un thème alléchant, la ségrégation dans les années 60, j'avais mis depuis longtemps ce titre dans ma liste de lecture.
Et je n'ai pas été déçu ! Autant l'adaptation avait parfois quelque chose d'un peu lisse, autant le texte original fourmille de détails, de subtilités sur les relations profondes entres blancs et noirs - surtout entre blanches et noires. L'auteur, qui a connu cette période dans son enfance, a su en tirer une histoire drôle et émouvante sans en édulcorer la violence, physique mais surtout psychologique.
Et puis l'écriture toute en finesse, avec des mots remplis de tout l'amour qu'elle porte à ce Sud si complexe pour celui qui n'en vient pas !

Yann

[Yann]

Paul a un travail d'été de Michel Rabagliati



C'est reparti pour un petit tour avec Paul. Il nous dévoile sa biographie par intermittence, et dans ce tome, on découvre une nouvelle époque de sa vie : son expérience de moniteur de colonie de vacances durant un été.
Et le charme agit toujours, je me suis régalé ! L'histoire n'a pourtant rien d'exceptionnel, ce sont justes quelques moments d'une vie ordinaire, mais l'art qu'a Michel Rabagliati de raconter est tout simplement admirable.
Génial

Yann

[Yann]

Tous les matins du monde de Pascal Quignard (version audio)



Ce court roman nous plonge au XVIIème siècle, dans le milieu artistique gravitant autour de la cour du roi Louis XIV.
L'intérêt historique est là, mais j'avoue que je n'ai pas vraiment accroché, à la fois à cause du style confus et par le choix de l'auteur de progresser par petites touches successives, ce qui donne au final un tableau vivant et disparate mais que je trouve plutôt creux.

Yann

[Yann]

Le liseur du 6h27 de Jean-Paul Didierlaurent



J'ai choisi ce bouquin car il évoque le monde des transports en commun et que le personnage principal porte le même prénom que l'un de mes collègues, voyageur régulier de la ligne R (la photo de couverture évoque les petits gris...).
Bon, ce n'est pas un grand livre mais il se lit plutôt bien, l'histoire est amusante et le style léger, idéal pour lire dans le train et s'imaginer ce que pensent les autres voyageurs, et quelle serait leur réaction si, comme le héros, on se mettait à lire à voix haute.

Yann

[Yann]

Seuls tomes 1 à 10 de Bruno Gazzotti & Fabien Vehlmann



Cette BD s'adresse plutôt aux ados (voire aux pré-ados) mais à l'occasion de la sortie du film, je me suis dit que ce serait une occasion de découvrir la série (qui n'est d'ailleurs pas finie...).
J'ai beaucoup aimé l'univers mis en place dans les premiers tomes, cette ville soudain vidée de tous ses habitants à l'exception de 5 gamins qui vont devoir s'entraider pour survivre. Mais au fil des bouquins, le scénario devient confus, malgré les nombreuses excellentes idées disséminées. Et on ne sait toujours pas où cela nous mènera...
Par contre, j'aime beaucoup le dessin, héritier de l'école classique franco-belge tout en étant moderne.

Yann

[Yann]

Pleins de vie [Full of life] de John Fante



Un texte très intéressant, une autobiographie de l'auteur qui nous peint un tableau original de l'Amérique de l'après-guerre. Je m'attendais à un récit plus déjanté, je ne sais pas pourquoi. Au final, on a un récit plutôt classique sur les conflits de générations, surtout en cette deuxième moitié du XXème siècle où les changements étaient perceptibles à vue d’œil d'année en année.

Yann

[Yann]

120, rue de la Gare de Jacques Tardi & Léo Mallet



Sur les conseils de mon chef (grand lecteur aussi), j'ai entrepris la lecture de cette BD, partant à la découverte de deux grands auteurs. Car à la base, il s'agit d'un roman de Léo Mallet, dans lequel on trouve son célèbre personnage Nestor Burma. Avec Jacques Tardi, ils ont ensuite transposé l'histoire en bande dessinée.
Comme vous le savez, le polar n'est pas un domaine dans lequel je m'y retrouve, et une nouvelle fois, je n'ai pas accroché complètement au récit. Certes, le style caractéristique de Tardi illustre à merveille l'ambiance détective privé des années 40, sur fond d'occupation. Mais l'histoire ne résiste pas à mon impérieux besoin de réalisme, et quand je commence à noter les incohérences, c'est mauvais signe.
Malgré tout, c'est un bon livre.

Yann

[OP52]

J'ai dévoré tous les livres de Leo Malet dans ma jeunesse (facile, mon père était bouquiniste) et j'ai trouvé que l'adaptation de Tardi était fidèle à l'original, bien que plus sombre et en ayant gommé l'humour de l'auteur.

Ceci dit, bon anniversaire à Yann qui glisse doucement vers la quarantaine