Rêves de gloire de
Roland C. Wagner, chez l'Atalante
Alors là, voilà du lourd, au sens propre comme au figuré.
Je me suis laissé tenté par ce pavé car il s'agit d'une uchronie, et vous connaissez mon penchant pour ce style littéraire.
Nous voici donc plongé en Algérie, et plus particulièrement en Algérois, petit pays composé d'Alger et ses environs, dernier témoignage de l'Algérie française et qui est devenu au fil du temps, depuis l'assassinat de De Gaulle en 1960 à la Croix de Berny, un melting-pot de cultures occidentales et orientales qui en fait la richesse, et a conduit à son indépendance en 1977.
Ça, c'est quand on a tout compris. Car cette œuvre aime se révéler mystérieuse, elle cherche à tout prix à se faire aimer au terme d'un important effort psychologique et moral.
L'auteur cherche par tous les moyens à embrouiller le lecteur, qui se retrouve comme dans un dédale sans carte ni repère, avec pour seule aide la musique qui joue le fil conducteur.
Ce n'est pas un narrateur, mais des dizaines (à la manière de certains reportages) qui composent petit à petit ce chant polyphonique teinté de psychédélisme et sentiment de liberté.
Au fil des pages, le puzzle se recompose, nul besoin de Gloire (dénomination du LSD dans le livre) pour percer le brouillard qui entoure les différents personnage et LE disque ultime, horizon commun à chacun.
Un grand élan de liberté pour nous fait revisiter les années 60 et 70, quand beaucoup de jeunes rêvaient d'un monde meilleur qui n'était finalement pas si loin...
Yann
