Le gone du Chaâba d'
Azouz Begag aux éditions du Seuil
Encore un roman autobiographique sur l'enfance, je ne m'en lasse pas. Ce qui est formidable avec la littérature, c'est de voir cette permanence dans la différence !
A première vue, rien de commun entre la fille d'un diplomate belge au Japon (Amélie Nothomb), et celle d'un réfugié espagnol républicain (Isabelle Alonso), ou entre un fils de boulangers de la Drôme (René Barjavel), celui d'un métallo antillais de la Nièvre (Daniel Picouly) et celui d'un chef de tribu de Guinée (Camara Laye).
Pourtant, quand chacun de ces auteurs raconte son enfance, chacun avec son style, avec ses mots, avec humour ou gravité, on retrouve cette étincelle que fait briller la nostalgie de notre propre enfance. Où qu'ils soient, quelque soit leur environnement, les enfants ont cette faculté à faire du quotidien un monde à part, différent de celui des adultes où l'imaginaire côtoie ces petits objets qui pavent le chemin de l'école ou la cour de la maison.
Le roman d'Azouz Begag n'échappe pas à cette belle symphonie. Au milieu d'un bidonville de la banlieue de Lyon, ce fils d'immigrés algériens va faire l'apprentissage de la vie. Il nous montre entre autre comment sa volonté et son amour pour l'école française vont lui permettre d'atteindre de hautes fonctions (ministre notamment).
Un livre formidable et poétique !
Yann
