€urobus a écrit:Quant à employé le terme de 'monarchie', pour qualifié le STIF est ces soi-disante méthode de rentabilité au détriment des conditions de travail, sache que dans le privé elle ne sont guère enviables.
Justement, c'est bien là le problème.
Je trouve ça honteux, que la qualité de service RATP soit comparée à celle des transporteurs privés tel que Véolia- transdev, Keolis et j'en passe et des meilleurs
Malheureusement, le STIF veut que l'on soit "égaux" aux yeux de la concurrence.
Personnellement, je suis réellement fier de notre reseau, fier de notre savoir, fier de nos anciens qui de décennies en décennies ont permis la réalisation du transport de millions d'usagers.
Pour ma part, j'habite à équidistance de deux reseaux Véolia. Que ce soit la Setra de Villemeneux ou la Strav de Brunoy, ce n'est pas ma définition du service public
"Je n'avance pas non plus que la Régie est parfaite et la meilleure hein ! ^^)
Amicalement,
Virgile
Tant qu'à défendre son bifteak, ne pas s'en priver et faute de mieux, autant l'exprimer... Celà dit, j'ai plusieurs points de ton argumentaire qui me chiffonnent.
1. La qualité de service de la RATP VS Véolia, Keolis et consorts et l'égalité face à la concurrence.
Tu compares une entreprise publique, qui vit en partie grâce à l'Etat et les impôts du contribuable, face à des entreprises privées ne vivant que sur leurs capitaux propres et les résultats annuels réalisés -> Les problématiques en début d'exercice (financièrement parlant) ne sont pas identiques, l'argent permettant l'exploitation ne provenant pas des mêmes bourses à l'origine. De ce fait, il est légitime que les services assurés par la RATP bénéficient davantage à la collectivité, d'où des meilleures fréquences et maillage du territoire plus fin. Pour le matériel et sa maintenance, no comment...
Pour ce qui est de la politique STIF, que veux dire le mot "égaux"? Egaux dans les statuts? Dans l'action syndicale? A la fin du mois? Dans ce cas, je pense qu'il y'a encore une marche à franchir, la Régie n'est pas soumise aux mêmes traitements que le Privé et elle n'a en effet peu de raisons de vouloir envier VT ou Kéolis... Entre nous, travailler chez VT est loin d'être une corvée, je connais pas mal de chauffeurs là bas qui aiment leur métier, leur entreprise et leur conditions de travail.
2. Les conditions de travail du privé (VT, etc...) peu enviables.
En quoi? Comme à la RATP, il est demandé de faire l'horaire, il y'a différents corps de métiers au sein de l'entreprise (des chauffeurs (titulaires, assureurs, remplacants), des missions diverses (services complets (Matin, Am) ou coupés), des mécaniciens, des services les dimanches, WE et Jours Fériés, etc... Les procédures de sécurité sont présentes, entretien du matériel aussi.
De plus, pour parler de ce que je connais, l'âge moyen du parc chez VT n'a pas a rougir face à celui de la RATP; je vais prendre des exemples familiers, VT Conflans, Montesson, les CSO avec un parc moyen de 6ans d'âge globalement. Les matériels sont donc récents, les lignes ne sont pas exploitées en charrettes...
3. Fierté du patrimoine RATP.
Je veux bien, il est évident que c'est une belle entreprise. Celà dit, on peut retrouver les mêmes sentiments chez les anciens dans le privé, je rappelle pour la petite histoire que des centres comme aujourd'hui Véolia Montesson ont connu des grandes époques (Connex - CGEA - APTR...) avec un quasi monopole des lignes sur l'ouest francilien et une couverture territoriale impressionnante. Là aussi je pense qu'il y a matière à fierté, ces hommes et femmes ont aussi contribué au transbordement de milliers / millions de voyageurs.
4. Le concept d'usager.
Ce mot me hérisse le poil. "Usager: Personne qui empreinte le domaine public..." Ce mot colle donc à n'importe qui, en n'importe quel lieu, du moment qu'il n'est pas sur une propriété privée.
Hors VT, RATP Dév ou Keolis sont des entreprises privées, les véhicules sont donc la propriété des entreprises (jusqu'à l'apparition des contrats STIF Type T2) et utilisées dans le cadre d'une mission de service public diligentée par le STIF. On a donc un rapport Transporteur - Voyageur. Je m'applique à utiliser ces termes car je trouve vraiment le mot "usager" péjoratif; çà renvoie vraiment pour moi l'image du client ingras - plus proche du boeuf que de l'humain - qui use les banquettes jusqu'à usure totale sans grande conscience de son action journalière destructrice.
Les missions de service public sont rémunérées, en partie par les clients voyageurs (30% environ via Navigo et autres titres de transport), le reste provenant de fond propres et subventions (pour l'ensemble des transporteurs).
5. Notion personnelle de qualité du service public.
Le problème est à mon sens géographique. Si l'on décortique la géographie francilienne, la RATP est présente en son centre économique, là où le peuplement est le plus denses et où sont présentes les activités jour et nuit en gros.
Les entreprises privées telles que VT ou Kéolis sont implantées en banlieue et participent aussi à mailler le territoire dans des zones plus résidentielles ou moins denses tout simplement. Les problématiques des riverains de ces aires ne sont pas les mêmes que dans le centre de Paris. Le besoin de déplacement est généralement pendulaire et orienté vers la capitale et ses pôles centraux. Il n'y a donc aucun intérêt à promener des banquettes vides toute la journée avec des fréquences de folies sur des liaisons Banlieue-Banlieue. La gestion des lignes et réseau n'est donc pas la même que sur le réseau RATP qui officie sur Paris et proche banlieue.
De plus, avant de crier un total haro sur les réseaux "banlieusards", des investissements ont été réalisés avec l'ouverture de plusieurs lignes Mobilien pour justement améliorer l'offre entre les différents pôles hors de Paris et renforcer l'offre Banlieue-Banlieue.
Enfin, le prix du ticket à bord est le même partout, 1,90€, égalité du prix de l'offre.
Je pense sincèrement que le modèle francilien n'est si mauvais que çà, et que la complémentarité RATP et Privé est au bénéfice de l'ensemble des acteurs (Transporteurs et Voyageurs). J'ai vu par exemple en Angleterre, le Yield Management appliqué aux bus, avec le ticket à bord à 2£ soit 2,3€, 3 compagnies exploitant une seule et même ligne, avec des tarifs différents, une incapacité du voyageur à utiliser l'ensemble des lignes avec une carte de transport unique. Cependant, l'ensemble donne une fréquence moyenne de 5min sur la ligne de 4h le matin à 2h le soir pour qui est d'accord pour payer en toutes circonstances...